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[Le fil des traversées] Anna Ayanoglou

                                                   Vytautas Kairiūkštis ( peintre lituanien)- Sur le lac-1922

 

Du Fil des traversées, son éditeur dit qu’il puise en Europe baltique la matière de ses poèmes, où Anna Ayanoglou a voyagé . « Un monde de rues désertes «noyées sous le feuillage», aux instants discrets, gardant l’écho lointain des tragédies du XXe siècle. Le «familier» que scrute Anna Ayanoglou court «dans les venelles, dans les cours comme dans des greniers défendus».

Ce qui relie la musique d’Ieva Baltmiskyte à la poésie de ce recueil  se trouve là, dans cette géographie baltique, autant que dans l’expérience de la dissolution amoureuse, quand elle donne lieu à la recherche d’un noubeau chemin de vie par la voie du poème. Anna Ayanoglou fait entendre sa musique, très singulière, loin des artifices de mode, fidèle à sa chanson intime. Musique donc, qui répond à celle d’Ieva Baltmiskyte, la guitariste lituanienne. Diplômée de l’Académie lituanienne de musique et de théâtre et du Conservatoire royal de Bruxelles, cette dernière s’est intéressée à l’authenticité de la performance, ce qui l’a amenée à mettre en œuvre différents instruments historiques dans ses concerts. Elle se produit souvent «sur des luths Renaissance ou baroques, des guitares lyres et des guitares classiques. Ieva Baltmiskyte s’intéresse également à la musique contemporaine, dans laquelle elle inclut ses propres arrangements et compositions, présentant souvent des motifs de musique baltique comme reflet de son origine».

D’une part et de l’autre d’expressions formellement différentes – musique du texte chez A. Ayanoglou, musique des instruments à cordes chez Ieva Baltmiskyte – un beau travail où chaque artiste répond à l’autre, auquel se mêle l’écho du peintre lituanien Vytautas Kairiūkštis.

Sylvie-E. Saliceti

 

 

LE FIL DES TRAVERSÉES

 

De ces années parfois en rêve
quelque chose me revient

Il y a toujours un départ
bercé d’incertitude et d’une étrange douceur
c’est l’aube, le crépuscule
toujours la fin et le début
mais je ne sais pas de quoi –

simplement que je dois
prendre place dans le bus qui s’en va
plein de passagers tièdes, ensommeillés –

que le bus, celui-là, trouvera mon chemin.

 

Anna Ayanoglou, Le fil des traversées, poèmes, Gallimard, 2019, Édition num. non pag.

 

https://sylviesaliceti.com/wp-content/uploads/2020/11/ieva-baltmiskyte-plays-chaconne-by-robert-de-visee-theorbo-3.mp3?_=1

Chaconne
Compositeur : Robert de Visée
Théorbe : Ieva Baltmiskyte

 

 

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