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[Chjam’è rispondi]Sylvie-E. Saliceti

 

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Serait-ce un effet de la technique chantée, notamment de la colonne d’air : la polyphonie montre des mouvements comme ceux des vols d’oiseaux quand ceux-ci se croisent, montent, descendent, se frôlent sans jamais se gêner. Les voix surgissent, s’effacent, se relaient. Les notes d’en haut plongent jusqu’à hauteur d’homme, à l’identique de la terragnola, petite alouette insulaire qui dissimule son abri à même le sol, dans les touffes des fleurs immortelles. Quand elle redescend vers le nid, son chant est vertical, vertigineux. Son vol est celui d’une étoile filante. Comme la fulgurance sonore de la fauvette corse ou la sittelle sarde quand elles frappent l’écume de leurs ailes, puis s’enfuient loin des nids ! L’art vocal insulaire se reconnaît à cette percussion de l’irréconciliable dans la voix. « La polyphonie, c’est de l’art brûlé, dédié au moment où il existe, à ceux qui l’écoutent ». Et Marie Ferranti de rappeler comment cette flambée incandescente se retrouve dans le Duende. L’homme de Grenade aurait pu ajouter « qu’il n’existe ni carte ni ascèse. On sait seulement qu’il brûle le sang comme une pommade d’éclats de verre». Car le chant exprime le plus profond de l’âme humaine, et l’oiseau ne chante que ce qu’il a goûté.

Sylvie-E. Saliceti, Chjam’è rispondi, Préface de Norbert Paganelli, Éditions du Réalgar, 2022.

♦ POUR COMMANDER 

 

 

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Mare Nostrum
Barbara Furtuna

 

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