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[Un jour infini] Oleg Tchoukhontsev

 

Piero della Francesca-Prophète-1452-1466-Basilique de Saint François – Arezzo

 

Quand le chameau passa
par le trou de l’aiguille,
le progrès se mit à fermenter,
et le mal s’engouffra dans le bien.

Le cercle de l’histoire
se brisa soudain,
et la Lumière originelle
se manifesta.

C’était un jour infini,
avide de chaleur,
et le lilas humide
cognait à la vitre.

C’était une heure infinie,
perçante comme un poème,
et quelque chose germait en nous,
de plus grand que nous-mêmes.

Inaudible à l’oreille,
invisible à nos yeux,
l’Esprit unique errait
nous métamorphosant.

Il sifflait dans le bois
sur tous les tons comme un pinson
prêt à rompre ses attaches
à chaque instant.

Et le son ténu
se perdait au loin,
et j’étais suspendu
dans l’instabilité des choses.

Oleg Tchoukhontsev , Poèmes, Revue Europe, Cahier de création, Octobre 1996, N°810, pp.168/169.

 

 

 


 

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