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[Le temps pur des chansons et la petite fugue] Festina lente

 

          Vassily Kandinsky – Fugue-1914

 

La petite fugue relate une scène d’enfance authentique, récurrente, vécue par M. Le Forestier aux côtés de ses deux soeurs, dans la maison familiale, autour du piano. L’opposition de la puissance épiphanique du présent, face au temps en fuite, est particulièrement bien restituée par cette ritournelle, dans sa forme musicale de fugue. Quelques notes suffisent pour que l’émotion surgisse, tout droit du passé. 

Annie Ernaux (dans son livre d’entretiens L’écriture comme un couteau), explique comment la chanson œuvre à réhabiliter la mémoire : «Il y a peu de textes où je n’évoque pas des chansons, parce qu’elles jalonnent toute ma vie et que chacune ramène des images, des sensations, une chaîne proliférante de souvenirs, et le contexte d’une année : La Lambada de l’été 1989, I Will Survive de 1998, Mexico et Voyage à Cuba de 1952. Ce sont des « madeleines » à la fois personnelles et collectives. Les photos, elles, me fascinent, elles sont tellement le temps à l’état pur. Je pourrais rester des heures devant une photo, comme devant une énigme.»

Je songe ce matin à l’adage latin que l’imprimeur humaniste de Venise Alde l’Ancien — Alde Manuce — avait fait sien : Festina lente. Hâte-toi lentement.

Sylvie-E. Saliceti

 

https://sylviesaliceti.com/wp-content/uploads/2019/10/01-15-Les_Enfoires-La_petite_fugue-128.mp3?_=1

La petite fugue
Auteur : Catherine Le Forestier
Compositeur : Nachum Heiman
Interprètes : J.J Goldman, M. Mathy, Marc Lavoine  ( Public)

 

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