SIÈGE
Ils se lèvent les mots
Comme d’au-delà d’un rêve,
D’au-delà du temps et de l’éveil.
Des mots tardifs encore à naître
Assiègent mes lèvres
Quand tombe le soir.
Moisson, les mots,
De quelle profonde semence,
Ferment
De quel pain lointain.
José Ángel Valente, Chansons d’au-delà, Traduit du galicien par Jacques Ancet et préfacé par Claudio Rodriguez Fer, Éditions Unes, 1995, p. 37.