Aller au contenu

[David Oïstrakh joue du violon avec la précision d’un coiffeur] Christian Bobin

           Marc Chagall – Le violoniste – 1914

 

Son menton en meringue, ses joues de forge, David Oïstrakh joue du violon avec la précision d’un coiffeur. Le son est plus fin qu’un cheveu, et ce cheveu plus résistant que les câbles du viaduc de Millau. Oïstrakh se saisit du cœur comme d’un morceau d’épicéa. Il le rabote jusqu’à rendre visible la poussière de chaque note.

Le manque que j’éprouve de cette musique est plus grand qu’elle. L’absence, le vide, le manque – qu’avez-vous fait d’eux ? C’était notre seul bien.

« Ces petites chapelles en bois du Nord sont comme des enfants, on n’a pas le droit de leur faire du mal », écrit Akhmatova au Pouvoir qui veut les abattre.

 

Christian Bobin, Le muguet rouge, Éditions Gallimard, Collection blanche, pp. 48-49.

 

https://sylviesaliceti.com/wp-content/uploads/2022/12/bach-double-violin-concerto-yehudi-menuhin-and-david-oistrakh-1.mp3?_=1

J.-S. Bach Double Violin Concerto – Yehudi Menuhin et David Oistrakh
Enregistrement de 1958 salle Pleyel orchestre de la RTF direction Philippe Capdevielle réalisé par Philippe Truffaut

 

Laisser un commentaireAnnuler la réponse.

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.