Pour A. G., avec mon amitié, en ce jour qui est aussi forcément celui de la mémoire,
Le temps de Pessah ou de Pâques, n’est-il toujours une fête de la liberté, du printemps et de la danse ? L’occasion de réécouter Sonia Wieder-Atherton et — chose plus rare — de la lire.
Bonnes fêtes à vous,
Sylvie-E. Saliceti Ce 11 avril 2020
DANSE
L’enfant regardait le vieil homme qui dansait et qui semblait danser pour l’éternité.
– Grand père pourquoi danses-tu ainsi ?
– Vois-tu mon enfant, l’homme est comme une toupie. Sa dignité, sa noblesse et son équilibre, il ne les atteint que dans le mouvement…
L’homme se fait de se défaire, ne l’oublie jamais !
Je crois qu’une fois qu’on a ressenti les forces que donne la joie, on n’oublie pas et on veut recommencer. Joie qui, comme dit encore Nahman de Bratslav, se saisit du corps de l’homme et voit ses mains, ses pieds se lever pour se mettre à danser.
Danser pour apercevoir un espace plus grand
Danser pour s’élancer
Danser pour libérer ses propres forces et rompre des fils invisibles
Danser de plus en plus vite
Jusqu’à ce que, épuisé, on se laisse tomber
Et que sur les lèvres se dessine, imperceptible, le sourire de cette liberté trouvée.
Sonia Wieder-Atherton, Quatorze récits, Naïve, 2010.
Danse
Chants juifs
Sonia Wieder-Atherton, violoncelle
Daria Hovora, piano