Adriaen van Ostade – L’alchimiste – 1661
MÉTAUX
(Buenos Aires, juin 1959)
I
À quoi bon le plomb un jeudi de rien. Quittons son poids
du ventre.
À l’acier ira l’amour.
À l’acier en nous frappant reviendra l’amour.
Illuminés dans une seule minute d’acier, comment ne
pas grandir !
Parce que mensonge de la terre souterraine
celui qui nous fatigue !
II
Je dénuderai de brumes l’année qui me poursuit.
Quand je descendrai au métal vierge de mes jours ;
je dénuderai d’ombres, j’aimerai sa chair.
Pour mourir, ma voix dans les enfants d’ici à mille ans.
Pour vivre, tes yeux qui avancent dans les métaux
obscurs de mon temps.
Miguel Ángel Bustos, Œuvres poétiques complètes, Traduction : Stéphane Chaumet sur Recours au poème.