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[Que ma joie demeure] Jean Giono

 

                           Henri Matisse – La joie de vivre – 1905-1906

 

C’était une nuit extraordinaire.

Il y avait eu du vent, il avait cessé, et les étoiles avaient éclaté comme de l’herbe. Elles étaient en touffes avec des racines d’or, épanouies, enfoncées dans les ténèbres et qui soulevaient des mottes luisantes de nuit.

Jourdan ne pouvait pas dormir. Il se tournait, il se retournait.

« Il fait un clair de toute beauté », se disait-il.

Il n’avait jamais vu ça.

Le ciel tremblait comme un ciel de métal. On ne savait pas de quoi puisque tout était immobile, même le plus petit pompon d’osier. Ça n’était pas le vent. C’était tout simplement le ciel qui descendait jusqu’à toucher la terre, racler les plaines, frapper les montagnes et faire sonner les corridors des forêts. Après, il remontait au fond des hauteurs.

Jean Giono, Que ma joie demeure, Grasset / Les Cahiers Rouges, 2011, p. 7.

 

 

 

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J.-S. Bach
Jésus que ma joie demeure du Choral Cantate, BWV 147 pour trompette et orgue
Trompette : Maurice André

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