
Sarian Martiros – Arménie-1923
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Car je n’y suis pas
Mon pays est triste
Car je n’y suis pas.
Je me souviens de petites maisons,
De figuiers sans feuilles,
De perdrix ne volant pas,
D’écuries aux portes closes
Et de bœufs à la voix éteinte,
De monts aux larges flancs,
De bâtons de bergers abandonnés
Et de vents violents
Autour de fûts encore pleins …,
De timbales rouillées pendues aux murs,
De parchemins , du Narek et d’armes
enfouies sous terre.
Dans mes cahiers
d’école maternelle
il y a toujours aussi une maison
avec des volutes de fumée.
Entre les frontières intracées de mon pays
Je vois, à terre, des couronnes
Que nul monarque arménien n’a pu
adapter à son crâne.
Véhanoush Tékian, Avis de recherche, Une anthologie de la poésie arménienne contemporaine, Poèmes choisis et traduits par Olivia Alloyan, Stéphane Juranics,Krikor Beledian,Nounée Abrahamian, Avec la collaboration de Alice Keghelian, Nadia Basmadjian, Marie Gostanian, Éditions Parenthèses, 2006, p.85.
Menk kadj tohmi
Hespèrion XXI
Jordi Savall Armenian Spirit (Esprit d’Arménie)
Auteur : Traditionnel