
Kheder – peintre Yézidi
Quand l’eau a fui des fenêtres de nos pores
— nous nous dirigions
vers l’éternité de l’exode —
nous nous sommes figés
et redevenus rochers
Fuyant vers la montagne
nous avons emporté nos cranes lanternes
que les souvenirs pouvaient éclairer
Et quand les encagoulés nous ont assaillis
— ceux-là qui étaient nos voisins —
la stupeur m’a paralysée
je n’ai rien fait d’autre
que leur faire face
comme porte sans verrou
les balles c’était
leurs mains
Aya Mansour, Les doigts d’une seule main, 4 poètes & 5 poèmes, petite anthologie, Éditions des Lisières, non pag.