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Une amphore de cuivre
Les épines des nopals sur la haie,
ta camisole à peine déchirée,
neuve et bleue, une douleur
au centre du coeur miné,
peut-être à Lentini près de la mare
à Jacopo notaires d’anguilles
et d’amours. La terre,
le sifflement des merles enfouis
dans les midis affamés
de fruits durcis par les graines
violettes et ocrées, que nous racontent-ils ?
Tes cheveux sur l’oreille, en tempête,
qui ne s’éveillent pas maintenant — cheveux
d’aquarelle, d’une couleur perdue.
Une amphore de cuivre sur une porte,
reluisante de gouttes d’eau,
et des brins d’herbe roux.
Salvatore Quasimodo, Poèmes, Mercure de France, 1963, p 95
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