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[L’opéra-fiole] Jacques Darras

         Fernand Léger – La chanteuse à la radio

 

[ …] C’est la parole qui ne parle plus à la musique.
C’est sa décision et pas l’inverse.
La chanson, elle, continue à chanter toutes sortes de paroles sans espèce de distinction.
La chanson ne recule devant aucune parole.
La chanson qui est musique emporte toutes les paroles.
On peut faire opéra de toute parole.
Quand on veut se moquer de l’opéra on se met à chanter n’importe quoi.
Des indications posologiques sur une fiole de médicament.
On se fiche de la fiole.
On se fiche de la fiole des gens.
On se fiche de l’opéra-fiole.
Une cuiller à soupe de paroles pour l’opéra matin midi et soir.
L’opéra va très bien merci, il ne tousse plus.
L’opéra est la fiole médicamenteuse de la musique.
L’opéra avec son nom latin est un pharmacien de village mélomane.

 

Jacques Darras, L’indiscipline de l’eau, Nommer Namur, Anthologie personnelle 1988-2012, Préface de Georges Guillain, Poésie/Gallimard, 2015, p.59&S.

 

 

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Le barbier de Belleville
Auteur : Claude Lemesle
Interprète : Serge Reggiani

 

 

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