Trois choses que je crains
Trois choses :
Le feu qui n’a pas d’amis
La source tarie
Celui qui me connaît et détourne les yeux
Trois choses que je crains
Une que je redoute :
Les chevaux rebelles
Les chevaux rebelles
Les chevaux rebelles qui refusent la bride et le mors
Trois choses que je respecte
Trois choses :
La mer qu’on appelle libre
Le vent que n’arrête aucun mur
Celui qui me connaît et qui meurt sans rien dire
Trois choses que je respecte
Une que j’admire :
Les chevaux rebelles
Les chevaux rebelles
Les chevaux rebelles qui refusent la bride et le mors
Trois choses que j’aime
Trois choses :
Celle que j’ai connue
Celle que j’ai perdue
Celle qui me connaît et qui m’aime quand même
Trois choses que j’aime
Une qu’il me faut :
Les chevaux rebelles
Les chevaux rebelles
Les chevaux rebelles qui refusent la bride et le mors
Les chevaux rebelles
Auteur: Jean-François Deniau
Compositeur, interprète : Maxime Le Forestier
Lors d’une soirée pour les droits de l’homme, j’entends: « Forestier, faut qu’on se voie ! J’ai envie de faire des chansons. » C’était Jean-François Deniau. Il m’a donné Les Chevaux rebelles. Le texte, qui évoque les peuples en lutte, pointe « celui qui me connaît et détourne les yeux… » Car Jean-François avait traversé la frontière entre l’Iran et l’Afghanistan déguisé en Afghan et s’était fait arrêter par une patrouille russe. L’officier l’a d’abord regardé, puis il a détourné les yeux. Pour Deniau, cela signifiait soit « Je ne t’ai pas vu », soit « Je vais te tuer et je ne peux pas te regarder en face. »
Maxime le Forestier