
Boris Borvine Frenkel- Le regard- 1968
Parfois, celui qui regarde tombe dans son regard : c’est qu’il a trouvé l’ouverture.
Ou plutôt il a cessé d’être le voyeur de ce qu’il voit : il vient de se mêler à la substance du visible. Par une contradiction fondamentale, cette substance est invisible ; elle est à la fois « l’espace » et « l’air ». Sa perception change le corps parce qu’elle en bouleverse les limites : il n’y a plus, d’une part, le monde du dedans et, de l’autre, le monde du dehors, mais un espace unifié – un élément infini, qui pénètre, qui est pénétré …
Bernard Noël, Journal du regard, POL, 1988, p. 112.