António Carvalho da Silva Porto – Garder le troupeau
Fernando Pessoa flotte sur Lisbonne.
Et on ne peut lire Pessoa sans penser à Lisbonne.
Antoine de Gaudemar
«Holà, gardeur de troupeaux,
sur le bas-côté de la route,
que te dit le vent qui passe ? »
« Qu’il est le vent, et qu’il passe,
et qu’il est déjà passé
et qu’il passera encore.
Et à toi, que te dit-il ?»
«Il me dit bien davantage.
De mainte autre chose il me parle,
de souvenirs et de regrets,
et de choses qui jamais ne furent.»
« Tu n’as jamais ouï passer le vent.
Le vent ne parle que du vent.
Ce que tu lui as entendu dire était mensonge,
et le mensonge se trouve en toi.»
Fernando Pessoa, Le Gardeur de troupeaux et les autres poèmes d’Alberto Caeriro avec Poésies d’Alvaro de Campos, Préface et traduction d’Armand Guibert, Poésie/Gallimard, 2009, p.58.
Por Minha Conta
Ana Moura