DEVANT LA MER
Ils ont beau être grands, larges et tout noirs
de soleil, nager comme des dieux sans douter
de leurs ailes, toujours un moment vient
qui leur coupe le souffle
— c’est une vague plus haute, un éclat
de verre dans le sable ou le fou rire de trois
grâces sur leur passage — et ce qui semblait
en eux d’acier trempé
soudain s’ouvre et se plie, et les voici
l’espace d’un instant pareils à ces enfants
devant la mer au premier jour : sans pieds,
sans voix, seuls, débordés
de partout avec le cœur au large qui bat.
Guy Goffette, Petits riens pour jours absolus, Chanson de la vie qui passe, Poésie/Gallimard, Édition num. non pag., 2016.
La mer
Auteur, compositeur : Charles Trenet
Interprète : Dee Dee Bridgewater